Alcùdia - Barcelone - Sête 2017

27.5 - 10.6.2017
écrit par: 
Dominique R. Della Santa

Samedi 27 mai

Par une température estivale, Leslie, fidèle coéquipier, Nicolas, un camarade du CCS qui parle espagnol et moi, Dominique, le skipper, débarquons à l’aéroport de Palma de Majorque et sautons dans le premier bus pour Alcùdia, station balnéaire située 50 km au N-E de l’île, pour y retrouver Jean-Claude qui sera le second. Arrivé la veille, il a établi le contact avec Thierry, le skipper sortant. La journée est consacrée à l’avitaillement, aux petites réparations (pompe et tuyau d’eau, éclairage…) et achats de dernière minute, sans oublier les pauses café, les dégustations de tapas ni les glaces. 

Dimanche 28 mai

Ayant planifié le tour de Minorque, la première escale est Ciudadella située à l’ouest l’île. Une traversée d’une quarantaine de milles direction plein est, vent dans le nez, nous attend. En réalité, si le vent souffle dans la baie d’Alcùdia, il faiblit progressivement. En fin d’après-midi, nous arrivons à Ciudadella , située au fond d’un étroit chenal. Nous nous amarrons à mi-chemin, au club nautique. Visite de cette charmante cité et dîner d’un excellent risotto à l’encre de sèche sur une terrasse donnant sur le port de pêche.

Lundi 29 mai

Notre itinéraire prévoit de contourner Minorque par le nord avec une prochaine étape direction Fornells. Après quelques courses matinales au marché, on largue les amarres et Helena amorce la remontée de la côte par de petits airs qui forcissent en fin de journée. Arrivée dans la magnifique baie de Fornells où nous attendent plusieurs voiliers à l’ancre. Après quelques ronds dans l’eau à la recherche de bonnes conditions,  on mouille. La journée étant avancée l’équipage décide de rester à bord, renonçant à la bouillabaisse de langouste réputée du lieu.

Mardi 30 mai

Dans la matinée, on lève l’ancre, cap à l’est en direction de Mahon qu’on atteint après quelques heures de moteur. Ici un large chenal parsemé d’îlots nous conduit à un ponton flottant isolé, situé en face de la cité, où nous amarrons Helena. C’est l’occasion d’un débarquement avec l’annexe. Mais le hors-bord rechignant à démarrer, on traverse à la rame. A la recherche d’un mécano, on en découvre finalement un qui accepte de venir nous dépanner malgré l’heure avancée. Bilan : carburateur encrassé remis en état en 20 minutes …pour 50 Euros.

Mercredi 31 mai

Ne nous étant pas annoncés à notre arrivée, le personnel de la marina, surpris de nous trouver là, mettra du temps à venir nous faire remplir leurs documents et à encaisser la taxe. Notre itinéraire prévoit un retour à Ciudadella par le sud de l’île. Environs 40 milles.

Après une navigation sans histoire, on retrouve l’embouchure du chenal de Ciudadella et on se propose de mouiller dans une des petites criques adjacentes pour varier les plaisirs. En fait, l’une ou l’autre étant impraticables en raison de la dimension d’Helena, retour à l’amarrage au club nautique.

Jeudi 1er juin

Après un dîner et une excellente soirée passée dans un resto de la vieille ville, recommandé par Nicolas, et une nuit on ne peut plus calme, lever de bon matin. Un complément d’avitaillement et le plein d’eau fait en vue de la traversée sur Barcelone, on largue les amarres et l’équipage fait ses adieux à Minorque. Mer d’huile, pas un souffle, quelques pêcheurs à la traîne, croisement de quelques paquebots de croisière illuminés. Durant la nuit, chacun fait ses deux heures de quart sans histoire jusqu’à Barcelone ou nous arrivons le vendredi au petit matin. 

Vendredi 2 juin

Après une demande infructueuse de place au port olympique en raison des dimensions généreuses d’Helena nous sommes bien accueillis au port Vell, adjacent au centre-ville, où Helena se retrouve perdue au milieu des yachts de luxe géants, taxe d’amarrage en conséquence.

Après une toilette et quelques tapas, balade en direction de la Sagrada Familia, point de rencontre touristique surpeuplé où, heureux hasard, nous tombons sur le nouvel équipage. Sangria pour tous dans le premier bistrot, glaces sur la Rambla, puis retrouvailles autour d’une table ronde pour un sympathique repas du soir. 

Samedi 3 juin

Leslie est reparti pour des lieux moins ensoleillés. Jean-Claude nous quittera le lendemain. Nicolas, devenu le second, qui se révèle un excellent guide, et moi accueillons les nouveaux, deux couples, Maria et Jean-Pierre de même qu’Isabelle et Olivier. Les deux hommes sont de solides gaillards, sauveteurs du lac Léman à leurs heures. Visite du bateau, avitaillement à la supérette du coin et nouvelle tournée de tapas et autres gourmandises en ville. 

Dimanche (Pentecôte) 4 juin

Après toilette, petit-déjeuner et dernières démarches administratives, on quitte le port avec une petite brise de beau temps. Au large, après quelques manœuvres, cap à l’est direction Blanes, station balnéaire à une quarantaine de milles. Petit mal de mer pour Isabelle, le seul de la croisière. Le mouillage initial prévu en face de la plage ne se prête à nouveau pas aux dimensions d’Helena. On s’annonce au port et on s’amarre dans le coin visiteurs. Toilette, balade sur le quai, puis fruits de mer ou autres spécialités sur une terrasse face au port. 

Lundi 5 juin 

C’était trop beau pour durer. Le matin, le ciel est gris et la tramontane est annoncée pour le lendemain. On décide de ne pas faire escale à Palamos comme prévu mais de pousser jusqu’à Rosas, une soixantaine de milles plus loin pour visiter la région en attendant des jours meilleurs. Après une navigation par petits airs, le plus souvent appuyée au moteur, nous atteignons le port à la tombée de la nuit où nous sommes bien accueillis et amarrés à notre aise derrière une immense digue à l’entrée de la marina. Rafraîchissements au bistro sur le port, douche et repos bien mérité.

Mardi 6 juin

Beau temps mais vent frais, comme prévu. Nous décidons de mettre à profit la proximité de Cadaquès. Situé à un quinzaine de km derrière la montagne, on se propose de louer une voiture mais aucune n’étant disponible, on se résout à prendre un taxi. Joli port de pêche au pied du bourg perché sur la colline et douce chaleur. Boissons fraîches puis balade dans les étroites ruelles entre les maisons blanchies à la chaux. Visite de l’église et, pour certains, d’un petit musée évoquant le développement du village avec l’arrivée d'artistes comme Dali. Après un apéro rafraîchissant sur le port, vers midi, les dames nous découvrent un restaurant jouissant d’une cour ombragée par d’immenses plantes exotiques, un vrai bonheur. Les plats typiques et le rosé local, servis par un garçon exubérant parlant français, se révèlent dignes du décor. Promenade digestive, le long de la côte l’après-midi et boissons fraîches au retour. Taxi et retour à Flores pour le coucher du soleil. Repas à bord, douche et nuit réparatrice.

Mercredi 7 juin

La tramontane s’est calmée pour la journée mais doit récidiver jeudi. Départ de bonne heure, direction le Canet en Roussillon, une virée de quarante milles où nous irons à nouveau trouver refuge avant le prochain coup de vent. Nous commençons par contourner la péninsule de Cadaquès dans de jolis airs de promenade, puis prenons un cap nord-est en direction du cap Creus, la frontière franco-espagnole. Une fois sur place les airs s’agitent soudain et la mer devient creuse. Deux ris dans la grand-voile et troc du génois pour la trinquette. Le vent dans le nez, on s’appuie au moteur. Et en avant pour une valse de quelques heures. Eole s’étant calmé on arrive en fin d’après-midi au moteur, voiles ferlées. Accueil sympathique et amarrage à quai sans histoire.

Après la douche, Nicolas nous conduit à un restaurant branché, bondé où, dans un décor noir sur fond de disco, nous dégustons d’excellentes spécialités locales. Non contents, nous bénéficions en prime d’une glace gracieusement offerte par Isabelle, bien remise de ses émotions. 

Jeudi 8 juin

Nouvelle journée de tramontane. Cette fois l’équipage se divise en deux camps. Les courageux qui irons visiter Perpignan et ceux qui optent pour une journée de détente sous forme d’une séance de thalasso. Après un bref parcours en bus, nous nous retrouvons dans le charmant centre-ville de Perpignan dominé par le palais des rois de Majorque. Ce dernier étant fermé à l’heure du repas, on en profite pour s’installer à la terrasse d’une brasserie. En début d’après midi, le groupe reprend l’ascension en direction du château.  Là, le groupe bénéficie d’une visite passionnante menée par un guide aussi logorrhéique qu’enthousiaste. Après la montée au sommet du donjon pour contempler le panorama, on regagne la ville pour une nouvelle pause rafraîchissante avant de reprendre le bus. Comme on oublie de descendre à temps, le chauffeur nous gratifie d’un tour de ville gratuit avant de nous déposer. Retrouvailles avec nos coéquipiers, en pleine forme. Douche, repas à bord et repos pour tous.

Vendredi 9 juin

Le vent est tombé mais il nous faut arriver à Sète le jour-même pour avoir le temps de nettoyer le bateau le lendemain. Lever à 6 heures et départ à 7 (sans jeu de mots) après échange des documents avec le garde de nuit de la marina. Parcours des 60 milles sans histoire, appuyé au moteur. Arrivée en fin d’après-midi à Sète où la capitainerie nous annonce qu’elle ne peut nous accueillir en raison des travaux en cours. Elle nous conseille de nous annoncer à Frontignan, quelques milles plus loin. Helena y est bien accueillie et reçoit l’autorisation de s’amarrer à quai, à condition de quitter le port avant midi le lendemain, la marina devant accueillir un rassemblement … de vieux gréements ! Jean-François, un des skipper d’Helena qui réside à Frontignan, se joint à l’équipage pour partager son repas d’adieu à l’excellent restaurant Porto Mar.

Samedi 10 juin

La bateau et remis en ordre et nettoyé tandis que les dernier détails administratifs sont réglés avec la capitainerie. Nicolas et moi-même prenons congé du reste de l’équipage qui passera une journée à Sète. Jean-François qui est revenu nous chercher nous emmène, Nicolas et moi, au train qui nous réserve encore quelques surprises… 

Alcùdia - Barcelone - Sete 2017