Arrivée par vol direct des TAP à 13h15 à Las Palmas. Petite pause bière et taxi jusqu’à la marina Muelle Desportivo.
Ciel légèrement voilé mais 27 degrés par vent modéré du sud.
Equipage : Jean-François Pittier, skipper, Alex, second, Yan, David et Antoine, équipiers.
Jean-François et David nous attendent au resto du club house. Arrivée d’Alain Linder et son équipage annoncée pour 15h00, mais cause coup de vent Helena accoste à 17h30 au ponton d’accueil et de ravitaillement.
Pour cause d’importante course de bateaux pas de possibilité d’amarrage dans le port. Nous faisons le plein de diesel et d’eau. Une petite supérette se trouvant à côté du ponton, nous en profitons pour avitailler ce qui est lourd, soit l’eau en bouteilles, la bière, le coca, le vin le whisky etc.
Nous larguons les amarres pour aller mouiller à l’extérieur du port. Après rangements, nous mettons l’annexe à l’eau pour rejoindre la terre ferme. Comme d’habitude le moteur ne démarre qu’après 20 minutes d’efforts. Il faut 2 voyages car l’annexe ne peut pas embarquer plus de 4 personnes.
Nous pouvons enfin aller au resto vers 22h00. Excellent repas de poissons et fruits de mer. Retour au bateau vers minuit et extinction des feux.
Dimanche 15 novembre :
Réveil à 07h00 pour amener à terre un équipier d'Alain qui a dormi à bord et doit prendre l’avion de retour. Rien à déjeuner à bord. Jean-François prend l’annexe et va chercher du pain frais. Déjeuner, puis nouveau départ pour faire le reste des courses, viande, légumes, fruits, pâtes etc. Je reste à bord pour finir les rangements et préparer le bateau au départ.
Tout est prêt pour partir vers 14h00, mais nous préférons rester encore au mouillage jusqu’à demain car l’escale prévue nous ferait arriver vers 02h00 soit de nuit dans un petit port que nous ne connaissons pas. On ne va prendre des risques inutiles le 1er jour ! Alors excellents spags bolo et dodo.
Lundi 16 novembre :
Diane à 07h00 et départ à 08h15. Grand beau, mais vent faible et erratique alors... brise diesel. Vers midi le vent monte enfin, nous hissons les voiles, grand voile, artimon, foc Yankee et trinquette. Force 4. Tout serait parfait si le vent d’est ne passait pas au nord-est, pile plein cul. Afin d’avancer à une allure correcte nous nous aidons au moteur et nous filons à 5-6 nœuds. A la tombée de la nuit le vent faiblit, force 2-3 beaufort. Nous affalons la trinquette qui ne porte plus.
Mardi 17 novembre :
Je prend mon quart à minuit. Vent toujours faible et plein cul. Impossible de tenir le cap prévu au 225. Nous stabilisons vers 215. Superbe nuit étoilée. 80 miles de faits sur environ 850.
Deuxième quart à 6 heures. Là, ça secoue. Mer désordonnée. Vent vient du nord, plein cul mais la mer vient de face. Il a dû y avoir un orage plus au sud. Nous empannons. Le cap n’est pas terrible mais nous permet de nous recaler sur la route directe espérée. La journée promet d’être belle avec soleil – soleil au menu. Superbe lever du jour tout en tendresse avec des teintes pastel, mauve-orange.
Gag drôle. Une caisse de rangement sous le siège avant du carré s’est déplacée. Alors les canettes de bières stockées à côté tombent contre l’arbre d’hélice d’où un bruit de casserole bizarre. Nous élucidons le mystère et récupérons les fuyardes toutes compactées.
Nous constatons que l’équipage n’est pas terrible. Un équipier ne sait pas manœuvrer et barrer et de plus il a le mal de mer. Inutilisable sauf pour bricoler le circuit électrique qui nous inquiète. Les batteries ne chargent pas suffisamment. Le second n’a jamais navigué en mer sur un vieux bateau et il lui faudra quelques jours pour en comprendre toutes les subtilités.
Alors, le temps qu’il faut, je ferai avec mon fils Yan 1 quart toutes les 3 heures, Jean-François restant de veille de son côté.
Cette nuit les deux quarts sont fantastiques. Le vent a forci à 4-5 beaufort, le ciel est étoilé. On marche 6-7 nœuds au grand largue. Que du bonheur. Et puis visite nocturne. Une baleine est venue souffler à quelques mètres du bateau à bâbord. Impressionnant…. quel boucan.
Mercredi 18 novembre :
Ce matin le ciel est couvert. Le vent s’est établi SSW force 5. La mer s’est formée avec des creux de 2-3 m. La nav est superbe.
Après 2 quarts et 5 heures de barre agitée, petit dodo de 6 à 9 heures suivi d’un bon petit déjeuner.
Après-midi consacré au bricolage et vérifications du matos. David nous a préparé des en-cas, canapés au thon, olives et tomates super bons.
J’en profite pour préparer une bolo pour le repas du soir et cuire un bon ragoût de bœuf pour demain avant que la viande ne daube.
Petite sieste de l’après-midi puis quart de 18 à 21 heures suivis des 2 quarts de nuit de minuit à 3 heures et de 6 à 9 heures.
Belle journée en général.
Comme le vent a forci à 6-7 beaufort nous prenons un deuxième ris dans la GV. Manœuvre difficile car il ne bloque pas. Il faut bricoler et ça prend du temps.
Dans un coup de gîte les assiettes de bolo traversent le carré. Alors nettoyage immédiat car c’est gras et ça devient dangereux de se déplacer.
C’est toujours comme ça, les ennuis se suivent. L’alternateur ne veut rien savoir, alors pas de charge de batterie. Faudra économiser sérieusement le courant.
Ah j’oubliais il y a toujours quelque chose qui compense. Cet après-midi plus de 30 dauphins sont venus nous accompagner pendant plus d’une demie-heure. Il y en avait partout. Quel spectacle.
Jeudi 19 novembre :
Ce matin grand beau. Toujours force 7, peut-être 8 dans les claques. Nous poursuivons avec GV à 2 ris et trinquette. La mer grossit. Creux de 4 m. environ. Certaines vaguent déferlent et donc, ça mouille par moment. Le vent vient un peu plus de travers et Helena, comme d’habitude roule, roule et roule encore. Les déplacements deviennent pénibles, mais on avance bien.
A midi, il nous reste environ 380 miles jusqu’au Cap Vert. Arrivée possible lundi.
Nos deux équipiers « nouveaux » se sentent mieux et ils prennent le relais cet après midi, même si le vent a forci à 30 nœuds. Un peu de repos fait du bien.
Dans la soirée le vent se calme un peu et il y a moins de mer. Les deux quarts de nuit vont être super.
Premier poisson volant dans le cockpit. Bien gros, mais malheureusement c’est immangeable.
Vendredi 20 novembre :
Les 2 quarts de nuit étaient toujours aussi agréables. Des milliers d’étoiles dans le ciel, du plancton phosphorescent et toujours aussi chaud.
Vent de SE force 5-6 toujours établi. Grand beau. La brise nous porte directement sur le Cap Vert. Nous faisons une moyenne de plus de 120 miles par jour et nous risquons bien d’arriver dimanche.
Nous irons sur l’île de Salt pour visiter. Pas de bricole aujourd’hui, tout est ok. Antoine va mieux et se montre actif aujourd’hui, donc un équipier de plus pour la journée et un peu plus de pause pour ceux qui naviguent la nuit.
La ligne de pêche posée a fonctionné, mais le poisson se libère. Vu la résistance sûrement une dorade coryphène.
Délicieux repas du soir. Tortellinis préparés par Jean-François.
Samedi 21 novembre :
RAS. Toujours beau temps, beau vent et belle vitesse qui nous rapproche de Salt.
Ambiance au beau fixe. Super cool. Dommage que nos problèmes de charge de batterie ne sont pas résolus mais enfin grâce à Antoine et Jean-François nous pouvons recharger suffisamment.
Dimanche 22 novembre :
Les 2 quarts de nuit étaient une fois de plus superbes. Beau clair de lune, des milliers d’étoiles et …. force 6 … ça pédale à 7-8 nœuds. Pour le reste, journée tranquille au soleil. Le vent d’est a molli, force 4, et moins de houle. La moyenne est un peu en baisse. Seulement 105 miles hier.
Aujourd’hui grand jour. Nous allons découvrir la terre, l’île de Salt. Première terre depuis 7 jours. Arrivée prévue vers 13 heures. C’est bien…. les réservoirs d’eau douce sont vides. Il reste encore beaucoup d’eau en bouteille, alors pas de soucis.
Passage de 4 marsouins. Beaux animaux beaucoup plus gros que les dauphins.
Nous jetons l’ancre dans le petit port de pêche de Palmeria. Pas de marina, pas de commodités. C’est archipauvre.
Lundi 23 novembre :
Nous restons encore une nuit. Visite du coin. Peu avant midi les pêcheurs rentrent. Tout le village est sur le quai dans une ambiance super. Chants, musique etc. Ici comme il n’y a pas de viande, c’est poisson tous les jours.
L’eau est poissonneuse. Les trois bateaux qui accostent déchargent environ 1 tonne de poissons, dorades, thons, lieu noirs, rougets, petits mérous etc.
Cet après-midi nous réussissons à trouver de l’eau dans un petit bar. Nous en prenons 40 lt payés 2-3 centimes le litre. Les jerrycans sont transportés à bord avec l’annexe.
Ce soir repas dans le seul bistrot digne de ce nom tenu par un couple d’italiens qui ont dû quitter l’Italie pour d’obscures raisons. Pas très net tout ça mais ils sont super sympa.
Au menu fruits de mer et poissons. En entrée carpaccio de crabe local suivi d’une dorade coryphène à la plancha et pour accompagner, deux bouteilles de Fuego. Le blanc ressemble un peu à notre malvoisie valaisan. Le rouge a la particularité de venir de vignes cultivées dans un cratère volcanique à 2000 m. d’altitude. Vin très fruité et corsé ( 14 degrés, dame !)
Ah ! le clearing d’entrée au Cap Vert. Folklorique comme souvent dans les îles. Hier le policier n’était pas disponible et le douanier nous a dit de passer aujourd’hui vers 11h00. Alors on s’est retrouvé à 6 bateaux à faire la clearance. Faut pas être pressé mais l’ambiance est top. On cause, on se raconte nos navigations et chacun son tour devant le policier qui parle un peu l’anglais et un peu le français. Souriant, gentil et d’une inefficacité totale. Il n’est pas aidé par son ordinateur d’un autre âge qui se bloque tout le temps. Alors il finit sur papier, lorsqu’il a trouvé le document, ce qui prend un certain temps.
Après le policier, le douanier. Gentil comme son compère policier. C’est lui qui délivre les visas d’entrée. On nous a dit que souvent le prix du visa était cher parce qu’il y avait un supplément pour le fonctionnaire. Heureusement ce fonctionnaire est réglo. Il demande le tarif officiel de 20 EUR par personne.
Mardi 24 novembre :
Nous avions l’intention d’aller sur l’île de Boavista distante de 35 miles. Nous y renonçons car il n’y a aucune marina avec du courant pour recharger les batteries. Nous faisons donc route pour Mindelo distante d’environ 130 miles.
Toujours belle journée ensoleillée avec vent d’est force 4 . Problème. Au moment de monter les voiles nous constatons une vraie salade de drisses en tête de mât. Pourquoi … mystère. 20 minutes de patience à 3 et tout est enfin clair. Nous montons la GV avec 1 ris et envoyons le génois. On marche bien dans une mer hachée difficile à barrer. Anticiper, anticiper encore.
Antoine a de nouveau le mal de mer et David n’arrive pas à barrer correctement. Pas l’habitude d’Helena dans des circonstances difficiles. Alors on se débrouille à 3.
Vers 20 heures repas du soir avec un invité surprise. Un superbe poisson volant atterrit dans le carré à côté de la poêle. Dommage ça ne se mange pas. Le goût et l’odeur du hareng, c’est rien à côté !
Mercredi 25 novembre :
Nuit fabuleuse. Que c’est beau l’océan dans ces conditions. Au quart de 6 – 9 heures, lever de jour rose-gris. Tons pastels. Quel moment de calme et de sérénité.
Nous passons au large de l’Ile de Santa Luiza en étant accompagnés par cinq fous de Bassan à pattes bleues. Quel spectacle. Ils viennent nous voir, pêchent en plongeant décollent et reviennent nous visiter. Une heure de régal pour les yeux.
Mindelo se profile à l’horizon. Nous nous amarrons vers 15h30 dans une super marina moderne. On fait le ménage, on met les housses de voiles et le taud de cockpit pour qu’Helena ait de la gueule. Les premiers visiteurs admirent. Et...enfin le bar flottant de la marina. Au menu bière et rhum local. Petite bouffe dans un resto local de chez local mais bon repas pour, vin compris ….. 8 EUR par personne.
Vers minuit c’est dodo et la fin de la première partie de la transat.
Nous avons parcouru 936 miles. Que du bonheur. Super ambiance à bord. Pas un cri, pas d’embrouilles.
Dans quelques jours départ pour la suite et la grande traversée avec un nouvel équipage.
Merci à tous et surtout à mon fils Yan. Nos relations ne seront plus jamais comme avant.
Tout ému le papa.
De jeudi 26 au vendredi 27 novembre :
Nous prenons du bon temps à Mindelo. Petite ville de 12'000 habitants. De nombreux bateaux se préparent à traverser vers les Antilles : ça bosse partout.
Sur Helena, Jean-François répare le système électrique et monte le moteur du pilote automatique.
Alain Linder qui se trouve déjà sur place depuis une petite semaine commence à organiser la grande traversée. Rangement en profondeur du bateau. Dégonflage de l’annexe mise en sac sur le pont.
Réparations et révision des voiles. Un peu de couture au soleil.
David nous quitte. Il prend le ferry pour Praha où il va retrouver son amie.
Gilbert aussi est déjà là. Il dort avec Alain chez notre ami Antonio qui habite avec sa famille l’hiver à Mindelo et travaille à Versoix l’été sur les bateaux de course, notamment sur les D35.
Repas de midi à bord et pas n’importe lequel. Fondue dans le cockpit sous le regard ébahi des passants sur le ponton. Bien rigolé.
Le soir excellent repas à 15 EUR par personne, boissons, digestifs et café compris. La vie est bon marché pour nous. Café à 1.20 EUR, bière à 2 EUR etc.
Samedi 28 novembre :
2 heures du matin. Je ne peux pas dormir et je profite de cet instant de solitude pour aller rêvasser dehors sous une petite averse.
Au menu du jour :
Inventaire des stocks – Avitaillement – Test pilote – et autres vérifications.
Jean-François nous quitte et rentre à Genève via Praha. Jean-Paul nous rejoint.
Apéro et bonne bouffe. Une bonne viande grillée avec des frites.
Dimanche 29 novembre :
Farniente, bistrots, plage et visites. Les locaux sont toujours sympa, souriants et prêts à rendre service. La pauvreté est moins présente qu’à Salt, mais le chômage est très élevé. Ici on mendie de 7 à 77 ans.
Equipage :
Skipper : Alain Linder
Equipiers : Gilbert, Jean-Paul, Nicolas, Yan et Alex
Les trois premiers nommés ont déjà de nombreuses transats à leur actif et bourlingués sur tous les océans du monde.
Lundi 30 novembre :
Enfin, ça y est. Dernières courses pour le frais. Viande, légumes, fruits. Malheureusement les rayons de la supérette sont peu garnis. Les équipages partant avant nous ont presque vidé les rayons.
Nous complétons l’eau. Cet après-midi départ.
La météo est bonne pour les trois premiers jours, mais après le vent d’est semble mollissant.
Eh bien surprise. Après une dizaine de miles le vent tourne brutalement au sud mais la vague venant de l’est, c’est le bordel. Les vagues déferlent à l’envers. Puis plus de vent alors brise Nanni diesel. Le vent est manifestement perturbé par l’île de Santa Antaro.
Le cap sud de l’île dépassé, le vent d’est revient d’abord 3-4 puis 5-6 Beaufort. Beau bord de largue.
Comme le pilote automatique fonctionne assez bien nous en profitons pour manger tous ensemble vers 19h30 un succulent plat de spags bolos préparés par Yan avant les quarts de nuit commençant à 21h00. Comme d’habitude nous ferons avec Yan les quarts de minuit – 3 heures et 6 – 9 heures.
Mardi 1er décembre :
Beaux quarts de nuit. Que du bonheur. 11h00 le vent se stabilise à 22 nœuds alors GV haute et grand génois. Vitesse 8-10 nœuds avec le soleil.
Nous avançons bien. 165 miles parcourus en 24 heures.
Mercredi 2 décembre :
Je prend le quart de minuit à 3h00 avec Nicolas. Toujours grand beau. Nuit noire. Pas de lune.
La cloche de pont sonne, ah ! poisson volant au rendez-vous. Il y en aura douze sur le pont au matin.
Repas du soir, ragoût de bœuf aux carottes et riz.
Jeudi 3 décembre :
La transat se poursuit au rythme des quarts et d’un peu de pilote automatique pour que nous puissions au moins manger un repas par jour tous ensemble..
Vers 11h00, nous mettons une ligne de pêche en place. Bingo, après une demie-heure une belle dorade coryphène a mordu. Superbe spécimen d’environ 2,5 kg.
Menu du soir tout trouvé. Filets de dorade sauce citron vert pour tout le monde. Miam-miam.
Je suis de quart de 21 à 24 heures avec J-P. Le vent a forci force 7. Joli surf à 10,2 nœuds.
A minuit, nous avons avancé l’heure de bord de 2 heures afin de compenser le décalage horaire.
Dodo pas terrible. Helena remue dans tous les sens dans une mer hachée, houle venant du sud et vagues venant d’est.
Vendredi 4 décembre :
Quart de 6 à 9 heures avec Nico. Toujours bien venté. Force 7. Navigation au vent de travers.
En fin de matinée, le vent molli mais notre route est trop sud. En continuant ainsi nous allons arriver à La Barbade. C’est pas le but. alors on lofe de 10 degrés en mettant, en plus du génois, la trinquette.
Prise par Irmsat, la météo nous annonce seulement 10-15 nœuds de vent pour dimanche et ensuite ça devrait remonter à plus de 20 nœuds, un peu plus nord-est. Si seulement.
Nous avançons bien 670 miles de parcourus, presque 1/3 du parcours.
Avons pu rassurer nos familles par SMS envoyés par Irmsat.
Ce soir nouveau quart avec J-P de 21 à 24 heures.
Samedi 5 décembre :
Pas de quart avant 6 heures alors grande nuit. Excellent.
Vent mollissant et mer désordonnée. Peu de vitesse, alors ça roule et ça tangue. Pénible.
En fin d’après-midi le vent revient de nord-est 20 nœuds. Ca nous arrange et nous pouvons à nouveau faire route directe sur la Martinique à vitesse de 8-10 nœuds.
Repas du soir : nouilles carbonara préparées par Yan. Comme toujours excellent.
Cette nuit 2 quarts de nuit 24h00 – 03h00 et 06h00-09h00.
Dimanche 6 décembre :
Pas pu dormir entre les 2 quarts. Sais pas pourquoi alors un peu fatigué. De surcroît le vent molli. Tombe à 10 – 15 nœuds. Pas motivant. Faut faire avec.
On vient de passer les 17 et 40 èmes parallèles. On se rapproche du but lentement car le vent a encore molli. On monte le petit spi d’artimon de 45 m2 et on se traîne à 4 nœuds.
Par contre la pêche donne. Nouvelle dorade coryphène encore plus grosse que la précédente. Env. 3 kg. On va se régaler ce soir.
Après-midi repos. 3 heures de sommeil. Tout neuf au réveil en fin d’après-midi pour l’apéro !
Lundi 7 décembre :
Quart de 03 à 06 heures avec Nico. Bonne nouvelle, nous venons de passer le cap des 1000 miles depuis le Cap Vert.
J’en profite pour une petite leçon de nav.
Allez, c’est pas compliqué !
Nous sommes partis de Sao Vicente au Cap vert située approximativement à 16.53 N et 24.59 W. Nous allons au Marin en Martinique qui se trouve environ à 14.90 N et 61 W.
Sachant qu’un degré d’arc correspond à 60 miles nautiques nous avons donc environ 2100 miles à parcourir tout en remontant en direction nord de 120 miles.
Le cap moyen est au 280.
Je rappelle que la latitude 0 est la ligne de l’Equateur et que la longitude 0 est sur le méridien de Greenwich près de Londres, ce que tout le monde sait.
CQFD. Bonne nuit et à demain.
Mardi 8 décembre :
Journée calme. Le vent d’est ne tourne toujours pas, au moins au nord-est. Nous poursuivons notre route à 6 – 6,5 nœuds au 290.
J’ai l’impression qu’il faudra vraiment empanner. A voir lorsque nous aurons atteint la longitude 55.
Aujourd’hui pas de poisson et pas d’oiseaux. Par contre orageux avec 2-3 averses qui dessalent un peu le pont et l’homme de quart à la barre.
Nous avons fait l’inventaire des vivres, ça devrait aller.
Nous avons passé les 2/3 du parcours. A 150 miles par jour une arrivée en Martinique dimanche ou lundi.
Ce soir quart de 21 à 24 heures avec Yan.
Mercredi 9 décembre :
Toujours pareil. Le vent ne tourne pas.
Selon la dernière météo prise par satellite il ne le fera pas et sera mollissant. Arrivée plutôt lundi-mardi.
Ce matin une trentaine de dauphins dont deux mères et leurs petits nous ont accompagné pendant ¾ d’heure. Ravissement. Rare d’en voir autant pendant si longtemps. En même temps, cinq paille-en-queue surveillaient tout cela depuis le ciel.
Pour le reste rien à signaler. Cette nuit quart entre minuit et 3 heures avec JP.
Jeudi 10 décembre :
Toujours une belle journée ensoleillée. Comme les fichiers Grib nous l’annonçaient, le vent d’est a molli. Nous portons toute la toile. Génois, trinquette tangonnée, GV haute et artimon.
Soudain gros coup de vent + de 25 nœuds. J-P n’a plus de barre. Nous réduisons immédiatement la toile ce d’autant plus que le bateau est parti à l’abattée. Typique des grains dans cette région.
Dans la matinée à nouveau une belle dorade coryphène a mordu. Malheureusement elle se détache lors de sa remontée sur le bateau.
Nous arrivons au bout du frais et les pâtes, riz et conserves feront l’affaire jusqu’à l’arrivée.
Plus grave les réserves de bières arrivent à la fin. Il faudra compenser avec le rhum !
Nous avons empanné au 240 direction Martinique.
Vendredi 11 décembre :
Nouveau quart de minuit à 3 heures avec Yan. Vent d’est stabilisé à 15-20 nœuds. Si le vent se maintient encore 4 jours de nav.
Cette fois la dorade coryphène était bien ferrée. Miam !
Vent stable force 4. Très chaud.
Quart de 21 à 24 heures avec moins de vent.
Samedi 12 décembre :
Après une bonne nuit de 6 heures de sommeil la grande forme. Grand soleil et très chaud.
Comme annoncé le vent molli encore. Il tombe sous les 10 nœuds ce qui n’est vraiment pas bon pour les 20 tonnes d’Helena alors …… en bas les voiles d’avant, GV et artimon dans l’axe et ….. moteur à 1800 tours et pilote automatique.
On se rafraîchit à grands seaux d’eau sur le pont.
Belle partie de rigolade de l’équipe toujours soudée et heureuse de cette transat.
Le soir, le vent remonte un peu et la voile peut reprendre.
Un fou de Bassan aux pieds bleus vient à la pêche aux exocets. Quel spectacle.
Ce soir au menu : riz aux fayots, parmesan. Eh ! ça se mange est c’était bon.
Dimanche 13 décembre :
Nouveau quart de minuit à 3 heures avec Yan.
Vent tranquille entre 15 et 18 nœuds. Jolie nav. Sous une pluie d’étoiles filantes.
Quel bonheur toujours renouvelé de passer ces heures de quart de nuit avec mon fils.
Comme tout est calme trois hommes ont une crise de nettoyage des bronze. Un peu maso les mecs.
Dans la journée le vent a de nouveau molli alors on passe au moteur.
Peu de chance qu’on arrive lundi.
Lundi 14 décembre :
Arrivée demain mardi certaine.
Le vent tombe encore et tourne plein est. Vent dans le cul, dit-on. On n'avance plus guère. Alain décide alors de mettre à nouveau le moteur pour faire un cap correct au 270-285 direct sur la Martinique.
On mouille encore une ligne de pêche et hop … 4ème dorade.
Dans le carré et la cabine centrale ambiance bruyante avec le moteur pour cette dernière nuit.
Mardi 15 décembre :
Quart de 3 à 6 heures avec J-P. On en profite un max. Toujours au moteur faute de vent.
Grosse averse vers 6 heure 30. Yan à la barre est maintenant vraiment dessalé.
Le jour se lève et nous voyons apparaître les lumières de la Martinique distante d’environ 30 miles.
Accrochez-vous terriens Helena arrive !!!!!
C’est la fin d’une belle et enrichissante aventure partagée dans une super ambiance avec des supers amis.
Il est 9 heure et quart et la Martinique dévoile sa végétation luxuriante. Superbe.
Nous passons entre le rocher du Diamant et la terre dans une brise de terre soutenue. Alain remet toute la toile pour les 3-4 derniers miles. Derniers plaisirs de navigation. Presque l’eau au pont.
A l’entrée du chenal, on baisse une dernière fois les voiles et allons nous amarrer à la marina du Marin après avoir refait les pleins d’eau et de gazoil.
Nous fêtons cette arrivée comme il se doit par de grosses averses de bière bien fraîche au bar flottant de la marina.
The End.
Au loch nous avons parcouru 2150 miles depuis le Cap Vert.
Des Canaries au total 3'086 milles nautiques soit pour les terriens environ 5000 km.
Merci à Helena et à tous mes coéquipiers de tout ce bonheur. Merci tout particulier à mon fils Yan sans qui cette aventure n’aurait pas été aussi belle.
Ce voyage restera gravé dans ma mémoire.
Et puis …. Maintenant une semaine de repos et de visite sous les cocotiers comme on dit.